Sommes-nous prêts pour les nouvelles mobilités ?

Une croissance à deux vitesses

Comme c’est souvent le cas, cependant, le rythme d’adoption par les consommateurs semble avoir été lent malgré l’intérêt croissant et l’enthousiasme des prestataires. L’adoption des véhicules électriques en est un bon exemple, que la firme de consultants McKinsey & Company a récemment souligné dans un article intitulé « Élargir l’adoption des véhicules électriques malgré les premières douleurs de croissance », confirmant que malgré les avantages évidents des véhicules électriques, elle n’a pas tout à fait généré l’empressement attendu des consommateurs. Une transition est clairement en cours, mais il faudra inévitablement du temps et les bonnes conditions pour accélérer.

Le développement récent des alternatives de transport, que ce soit aux États-Unis, en Europe, en Asie ou en Amérique latine, a été largement rendu possible grâce à la numérisation. La technologie mobile a également simplifié la vie des utilisateurs finaux en leur donnant la possibilité de réserver et de payer presque tout ce dont ils ont besoin avec un téléphone. Ces développements ont favorisé la création de concepts tels que « Mobility as a Service » ou « MaaS » qui visent à exploiter les modes de vie numériques et à combiner de manière efficace et transparente les services de transport en un seul voyage.

Le cabinet de conseil Frost & Sullivan confirme que les taux d’adoption des e-scooters ont augmenté le plus rapidement ces derniers mois par rapport à toute autre alternative de mobilité partagée. Le partage de vélos, en tant qu’alternative populaire pour couvrir de courtes et moyennes distances grâce à des prix attractifs et une disponibilité facile, est particulièrement utile pour combler un écart important entre les autres types de transport. En ce qui concerne l’autopartage, l’Allemagne et la France représentent à elles seules environ 50 % de l’ensemble des adhésions à l’autopartage en Europe et, aujourd’hui, l’Allemagne est clairement en tête avec plus de 2,5 millions de membres. Il semble qu’en fin de compte un facteur principal influence le comportement des consommateurs dans leur préférence pour le transport : la commodité.

Des contraintes règlementaires à prendre en compte

Au-delà de l’équation économique difficile, se trouvent d’importantes contraintes réglementaires et techniques. La mobilité étant étroitement liée à l’organisation structurelle d’une ville, et largement considérée comme un service public, les pouvoirs publics gèrent la règle du jeu et n’accueillent pas toujours chaleureusement les nouveaux acteurs. En tant que garants des services publics en fournissant des services fiables et sécurisés à leurs électeurs, il est compréhensible que les municipalités aient du mal à faire confiance aux startups ou aux nouveaux arrivants récemment lancés … et même aux grands acteurs comme Uber. L’adoption sera donc déterminée par les contraintes locales et la volonté de progresser différemment selon les régions, selon Boston Consulting Group. Des initiatives régionales telles que MaaS Alliance, un partenariat public-privé qui vise à jeter les bases d’une approche commune de la mobilité en tant que service, seront également bénéfiques en réunissant les acteurs de l’écosystème des transports pour travailler ensemble sur ce qui est nécessaire pour y parvenir.

La technologie sera également essentielle pour assurer une mobilité intégrée

Naturellement, la transition vers la mobilité intelligente et le MaaS prendra du temps, mais le besoin de moyens de transport alternatifs est réel. Les impératifs du changement climatique conduisent les municipalités à prendre des décisions plus fermes pour protéger leurs villes et leurs électeurs par le biais de futures interdictions au diesel qui auront une incidence directe sur le transport des véhicules et la façon dont le transport est abordé. Ceci, associé à la concentration démographique des populations dans les zones urbaines, nécessite une combinaison efficace et responsable d’options de transport.

Donc, la question demeure, sommes-nous prêts pour une nouvelle mobilité? À ce stade, le mouvement a indéniablement commencé et nous prévoyons que l’industrie de la mobilité continuera d’évoluer rapidement dans les années à venir vers des offres de mobilité numérique agrégées et une consolidation plus poussée. Ce qui est clair, c’est que cela prendra du temps et nécessitera un effort collectif pour créer les écosystèmes de mobilité urbaine de demain, façonnés par les prestataires, les pouvoirs publics et les utilisateurs finaux eux-mêmes.

*Entreprises sous-traitantes